Quand vers 1698/1700, Bartolomeo Cristofori présenta ce nouvel instrument , il suscita l'intérêt de Ferdinand de Medicis, pour lequel il travaillait à Florence, mais pas beaucoup plus. Seulement en 1711, Scipione Maffei publia un article disant « que certains professionnels n'ont pas prêté à cette invention l'attention qu'elle mérite ». Mais, peu à peu la reconnaissance de l'instrument augmenta, on commença à composer pour et sur cet instrument; on en fit évoluer certains mécanismes. Après deux siècles, au début du XXeme siècle, son utilisation devint courante.
« Il clavicembalo col piano e forte », le clavicorde avec le doux et le fort peut entrer dans l'orchestre!
Ragtime, shuffle, stride en furent les premiers styles dans l'Amérique de nos musiques.
Joseph Ferdinand La Menthe en 1915 enregistra « Jelly Roll Blues », quelque chose comme « le blues du biscuit roulé à la gelée ». Il faut dire qu'à l'époque il travaillait dans le quartier de Storyville dans ce que l'on appelait à la Nouvelle Orléans, et ailleurs, des « sporting houses », maisons d'intérêt sportif. Effectivement, il est reconnu que l'activité pratiquée dans ces « sporting houses »est excellente pour la santé physique et mentale. Tout ces noms fort suggestifs on du contribuer quelque part à lui faire choisir un nom évocateur comme nom d'artiste, Jelly Roll Morton.
Jelly Roll Morton
Alors qu'avec la clarinette, la trompette, la contrebasse et tutti quanti quasiment, on peut se permettre de glisser d'une note à l'autre, jouer avec des micro tons, jouer faux, bref, avec le piano rien de tout cela; les notes sont les notes. Après mi ,il y a fa et avant mi il y a mi bémol. Pas de mi– mi bémol, avec un mi bémol juste un peu plus haut, pas tout à fait juste, ceci pour créer un certain effet. Bon, on peut toujours taper les deux notes ensemble, cela crée une nouvelle résonance. Un cluster, un groupe, un amas; a stars cluster, un amas d'étoiles. C'est vrai avec dix doigts on peut faire beaucoup de choses, triturer à droite, plaquer des accords à gauche; monter avec la main gauche, descendre avec la droite, croiser, étourdir, stupéfaire.
James P. Johnson
Riffs
29/1/1929
New York, USA
Il y a du monde dans le piano et James Price Johnson au clavier qui stride, déroutant et évident, comme une lithographie dynamique de M.C. Escher, qui serait avec ces escaliers extérieurs, en fer, qui rampent sur les murs de Harlem, et se mettraient à danser dans les rues. Et les passants qui s'y joignent, les résidents qui ouvrent les portes pour une de ces party que James P. Johnson pouvait animer toute la nuit.
Danses d'exorcisme ou danses de joie.
J'ai rencontré une nouvelle fille., nous dit Earl Hines. Wow, pour être nouvelle, elle est nouvelle, celle là. Élégante, raffinée, indépendante, inventive.
C'est une nouvelle musique encore qui se développe; une main gauche qui accentue parfois étonnamment certains temps, une main droite qui aime les tremolos, qui exprime clairement les lignes mélodiques, d'une manière que certains ont appelée « trumpet style ».
Hines c'est aussi le renouvellement stylistique, c'est lui aussi qui engagera Sarah Vaughan et aussi Dizzy Gillespie ,Charlie Parker dans son big band en 1943. Les pères du be bop.
Reflection
Thelonious Monk gardera toujours dans son jeu quelque chose qui rappelle les maitres précédents, tout en ouvrant l'harmonie et le rythme qui font de lui un des phares de ce qui est né avec le be-bop.
Rythmes complémentaires, superposés, mélodies complexes et si habilement dessinées, pourtant immédiatement compréhensibles et logiques.
Une improvisation de Monk, Bluehawk, unique enregistrement, unique!
Bluehawk
Thelonious Monk
Thelonious alone in San Francisco
21 et 22 Octobre 1959
Une improvisation qui est réellement une composition de bout en bout, c'est cela aussi Monk et que l'on peut chanter en plus, essayons!
N'est ce pas?
Comme peut-être l'on pourrait chanter aussi, d'une autre manière, une musique qui déjà germait sous les doigts d'un autre maitre du « clavicembalo col piano e forte ». Plus abstraite, comme l'on dirait peinture abstraite, souvent décrite comme incompréhensible, déstructurée, excentrique, elle me semble pourtant faire preuve de beaucoup de raffinement, d'énergie et de musicalité.
Ce sont peut être les mêmes esprits qui nous parlent sous une autre forme, un autre regard, une autre dimension, nous invitent à entendre les mêmes sons en différentes séquences.
Après tout, Cecil Taylor, puisque c'est de lui qu'il s'agit, dit un jour: « Tu peux danser sur la musique de James Brown? Oui? Moi aussi! Tu peux danser sur la musique d'Albert Ayler? Non? Moi, oui, je peux »
Albert Ayler? C'est qui celui là? Aaaah, un autre jour, les émotions sont déjà grandes.
Cecil Taylor
Jamm ak Jamm
article publie sur www.wootico.com
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