Fulgurances
Il est Paris. Nous devons faire 1969
ou 1970.
Je ne sais plus si nous avions, mon
ami et moi, écoute Miles Davis et son éclectique, électrique,
polisse véhicule ou bien Milford Graves en duo, abstrait flot d'un
Bronx sans rues.
Nous étions bien
fatigues, je pense; j'en suis certain même, mais insouciants, cela
fait un monde, beaucoup de mondes, de différence. Bref, nous
étions allé; après nous être concertes longuement. Pas d'argent,
pas de logement, au petit bonheur la chance. C'est lors d'une pause,
je suppose, que nous rencontrâmes Daniel Caux, critique musical,
homme de radio, promoteur, et sa femme.
Avec sympathie il nous
invita a prendre un verre chez lui. Nous parlâmes surtout de
musique, celle qui nous tient a cœur, et pendant un de ses
commentaires il dit que pour lui il n'y avait que trois musiciens
qui étaient fulgurants dans leur idées, leur phrase, leur
émotion ; qui avaient des fulgurances, comme si elles étaient
venues d'un inconnu : Louis Armstrong, Charlie Parker et Alber
Ayler ! Non pas que d'autres n'eurent pas été aussi bons,
non, mais ces éclairs subits d'une telle profondeur et richesse ne
venaient que de ces trois gars la.
Oui, quelque chose comme
ça, il y a longtemps, trop longtemps, mais cela est reste dans mon
esprit comme si on l'avait évoqué avant-hier.
Fulgurances.